Chenot, l’arborescence d’une révolte contenue
Amandine Chenot, cette parisienne née en 1973,intègre en 1992 l’Ecole d’Arts Plastiques de Paris. Puis, tandis qu’elle convoite l’Ecole Supérieure des Beaux Arts, un fait marquant de sa vie va influencer son œuvre de façon capitale.
2002 marque un virage dans l’œuvre d’Amandine Chenot. Son travail va alors être le fruit d’une introspection, un travail personnel sur le cerveau humain. Elle va en effet produire des oeuvres à partir de son dossier médical : construire et ordonner l’espace avec des clichés d’IRM et d’artériographies cérébrales. Ils seront le fil conducteur d’un face à face avec la toile pour laisser l’imagination reprendre ses droits où la nature cessera d’être illusion et se révèlera parfois enflammée, parfois mystérieuse ou sensuelle.
Le cerveau est l’arbre de vie de chacun de nous. Berceau de nos fantasmes, l’esprit en est la sève.
Nathalie Arthur (auteur)
"....Amandine Chenot, c’est l’Art… avec une fascination sur l’exceptionnel graphisme que constituent les clichés radiographiques, scanner ou IRM du système sanguin. Style, sujet, obsession, réflexion se fondent en une redécouverte inépuisable des racines et des arborescences. Des fleurs et des plantes forment notre nature intérieure et fascinent en décorant nos rêves inlassablement. Sur ces tracés nature, l’encre et le pinceau redoublent de beauté. La vie est parfois appelée “Épreuve d’artiste”."
Gilles Dardelet (France AVC)
« De prime abord, c’est à un bien mystérieux face à face que la peintre Amandine Chenot nous convie. Serait-il ici question de symbolisme chimique, de bestiaire mythologique, ou tout simplement du plus fameux des roulements de tambour ?
Dans ce face-à-face, il s’agit avant tout de douleur, d’un retour sur le traumatisme que la toile restitue sous forme de séisme pictural intime. Une exploration où le matériau scientifique fonctionne comme une chambre à illusions.
Et l’aventure nous mène au désordre intérieur où l’on croise de bien curieux motifs féminins, rondeurs familières, mais aussi silhouettes fœtales oppressantes. Là où se mêlent fonds radiologiques, drôles de précipités, petites têtes de mort et rouge hémoglobine, les cicatrices se jouent des évidences. Si les contours sont précis, tailladés presque, les frontières se laissent traverser par des couleurs qui se répondent à la manière de ponts visuels. Aussi, elles se font parfois sombres tandis que les ombres, elles, agitent la toile de petits éclairs semés.
Ce face à face convoque Amandine Chenot à une véritable catharsis picturale qui lui permet de se transcender. La conduite de cet affrontement nous laisse voir une œuvre multiple, ouverte aux possibles, comme aux interprétations les plus personnelles…».
Diane Carron (auteur)